La crise climatique est un thème central pour Caritas Suisse. Voici pourquoi.

Huit raisons pour lesquelles il faut aborder conjointement la lutte contre la pauvreté et la gestion de la crise climatique 

La crise climatique aggrave l’extrême pauvreté dans le monde. Mais les habitants des pays du Sud global sont ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique. Et ces personnes n’ont pas les moyens de s’adapter aux nouvelles réalités. Le réchauffement climatique menace ainsi les moyens de subsistance des plus vulnérables.

1. La crise climatique détruit des vies

Les pertes et les dommages causés par la crise climatique sont gigantesques. Les changements climatiques insidieux entraînent des pertes de récoltes. Des phénomènes météorologiques extrêmes — inondations ou sécheresses — ravagent des régions entières. Les personnes touchées par l’extrême pauvreté n’ont pas les moyens de faire face à de telles catastrophes.

L’extrême pauvreté augmente la vulnérabilité face à la crise climatique. En même temps, la crise climatique augmente le risque d’extrême pauvreté.

Dans les cas extrêmes, la crise climatique détruit l’existence de ces personnes, engendre la faim ou pousse à l’exil. Ces personnes ne disposent pas de filets de sécurité de l’État ou d’assurances qui couvrent les dommages et les pertes.

2. La crise climatique aggrave l’extrême pauvreté

Non seulement les conséquences du réchauffement climatique affectent les personnes qui étaient déjà touchées par l’extrême pauvreté, mais elles entraînent aussi une aggravation de la pauvreté en général. Selon la Banque mondiale, le changement climatique pourrait faire basculer entre 68 et 135 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2030.

En 2022, 713 millions de personnes vivaient dans une extrême pauvreté.
Proportion de la population vivant dans une extrême pauvreté. © Banque mondiale

3. L’adaptation au changement climatique a un coût énorme

Près de 80 % des personnes en situation de pauvreté dans le monde vivent de l’agriculture dans des régions rurales. Ces personnes ressentent très fortement les conséquences du réchauffement climatique. Elles devraient bénéficier de semences résistantes aux nouvelles conditions climatiques et de méthodes de culture durables, mais l’argent leur manque pour investir.

Les personnes vivant de l’agriculture courent un risque de pauvreté particulièrement élevé. En parallèle, l’agriculture est l’un des secteurs économiques les plus impactés par les changements climatiques.
Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’ont pratiquement aucune possibilité de changer de profession et de se créer de nouvelles sources de revenus en dehors de l’agriculture.

Émissions de CO₂ par habitant © Our World in Data

4. La crise climatique renforce les inégalités sociales

Les personnes en situation de pauvreté, non seulement sont plus vulnérables, mais aussi plus exposées aux effets du changement climatique. Elles vivent souvent dans des zones qui, en comparaison locale, sont plus touchées par les inondations que les zones habitées par les personnes plus aisées.

Les changements climatiques ont des effets particulièrement dévastateurs pour les femmes, les enfants, les personnes âgées, les réfugiés et les personnes déplacées, ainsi que les personnes vulnérables en général. Fondamentalement, ces personnes courent un risque plus élevé de tomber dans la pauvreté.

L'indice ND-GAIN de la Notre Dame Global Adaptation Initiative montre la vulnérabilité de chaque pays face aux conséquences de la crise climatique et évalue leur capacité d'adaptation sur les plans économique, politique et social. © University of Notre Dame, 2024

5. La crise climatique augmente la migration

La crise climatique, entre autres problèmes, a également fait augmenter le nombre de personnes réfugiées. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays a particulièrement augmenté. Cependant, les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, n’ont généralement pas la possibilité de se déplacer. Elles restent là où elles sont, exposées aux dangers, ou elles fuient vers des lieux où elles sont tout aussi exposées aux phénomènes naturels.

6. La crise climatique rend de nombreuses régions inhabitables

Il faut s’attendre à ce que le réchauffement de la planète qui se poursuit et s’aggrave rende bientôt certaines régions, par exemple le Sahel, totalement inhabitables. Il s’agit souvent de régions où l’extrême pauvreté est élevée.

La crise climatique affecte gravement la population du Tchad.

7. La crise climatique fait peser une énorme pression sur les pays pauvres

Selon l’Organisation météorologique mondiale, l’Afrique souffre beaucoup du changement climatique, car le continent se réchauffe plus que le reste du monde. En même temps, presque tous les pays africains manquent de moyens financiers pour s’adapter à la crise climatique.

Il est particulièrement injuste que les coûts du changement climatique soient supportés de manière disproportionnée par celles et ceux qui ont déjà du mal à faire face à leurs besoins fondamentaux, alors que ce sont ces mêmes personnes qui ont le moins contribué au changement climatique.

Les catastrophes telles que les sécheresses ou les inondations entraînent des crises économiques locales et détruisent la sécurité alimentaire. Pour pouvoir malgré tout assurer l’approvisionnement de base de leur population, les pays touchés doivent importer des denrées alimentaires, creusant ainsi leur dette. Par conséquent, non seulement la crise climatique pose d’énormes défis aux individus et aux groupes de population, mais elle aggrave aussi la situation d’États et de pays entiers.

8. Il faut une justice climatique

L’empreinte carbone des personnes qui vivent en Afrique subsaharienne est en moyenne très nettement plus faible que celle des personnes vivant en Suisse. En même temps, les conséquences négatives de la crise climatique les touchent beaucoup plus durement que la moyenne. Les États riches comme la Suisse sont donc appelés, non seulement à réduire rapidement et radicalement leurs émissions, mais aussi à mettre à disposition des pays pauvres des moyens financiers suffisants pour que leurs habitants puissent mieux s’adapter à la crise climatique.

Engagement de Caritas Suisse pour la justice climatique

Comme la crise climatique accroît l’extrême pauvreté et renforce la migration, l’adaptation aux changements climatiques est un point central dans les projets de la Coopération internationale (CI) de Caritas Suisse. Dans ce contexte, la lutte contre la pauvreté est toujours la priorité. Nous renforçons la résilience des personnes les plus vulnérables, par exemple en promouvant des méthodes de culture adaptées au climat dans l’agriculture. De plus, Caritas Suisse est membre de l’Alliance Climatique et s’engage pour une politique climatique suisse efficace et socialement responsable.

Fachstelle Entwicklungs- und Klimapolitik, Caritas Schweiz

Angela Lindt

Responsable du service Politique de développement et du climat

+41 41 419 23 95alindt@caritas.ch

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Photo de couverture: © Simon Huber