Un accident qui entraîne la pauvreté
Les dernières cinq années ont été difficiles pour Éric. Ses dettes l’ont conduit aux poursuites. Il recherche une nouvelle stabilité financière.
Le jeune homme est grand et robuste, sa poignée de main ferme. Pourtant, quand il vous accompagne jusqu’à son petit studio, il marche avec beaucoup de précaution, incliné sur le côté. Celui que nous appellerons Éric vit en Suisse romande. Il a 25 ans. En 2017, alors qu’il est en service militaire, une fracture de fatigue survient. «Le poids du sac. Résultat, une vertèbre fracturée, nous dit-il. Je venais de terminer mon apprentissage de mécanicien sur auto. Je ne pourrai certainement jamais exercer le métier pour lequel je me suis formé.»
C’est en tous cas l’avis de son médecin. Et le travail, c’est justement le cœur du problème pour Éric. Que peut-il faire lorsque son dos le fait souffrir après quelques heures debout, assis, voire couché?
«Tout le monde se renvoie la balle. C’est vraiment compliqué.»Eric
Depuis 2017, il se démène pour recevoir de l’aide, que ce soit des services sociaux civils ou militaires, de l’assurance accident militaire, etc. «Tout le monde se renvoie la balle. C’est vraiment compliqué.» À un moment, il a tenté une reconversion comme vendeur de voitures, ou conducteur de taxi, il a été livreur pendant plusieurs mois. Des périodes où le salaire était trop bas pour couvrir ses besoins. Et la douleur souvent présente. «J’ai accumulé 35'000 francs de dettes et je suis aujourd’hui aux poursuites.» Il touche aujourd’hui des allocations perte de gains de l’assurance militaire.
Sa rencontre récente avec une assistante sociale de Caritas ouvre une perspective: il est dans l’attente d’une réponse de l’assurance invalidité pour une rente. S’il peut présenter une situation stable sur trois ans, tant pour ses ressources que pour ses charges, un plan d’assainissement est possible avec une annulation d’une partie de sa dette.
C’est une perspective positive qui pourrait permettre à Éric de faire des projets, sans devoir se battre au jour le jour pour s’en sortir.
*Nom modifié
Texte: Fabrice Boulé
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Photo de couverture: Image symbolique © Caritas Suisse