Bauer bei der Feldarbeit im Tschad: Menschen in Ländern des Globalen Südens verursachen so gut wie keine klimaschädlichen Emissionen, aber leiden am stärksten unter Hitze, Dürre und anderen Folgen des Klimawandels.
Bauer bei der Feldarbeit im Tschad: Menschen in Ländern des Globalen Südens verursachen so gut wie keine klimaschädlichen Emissionen, aber leiden am stärksten unter Hitze, Dürre und anderen Folgen des Klimawandels.

La Suisse doit renforcer la protection du climat à l’intérieur de ses frontières

Réponse à la consultation sur l’ordonnance relative à la protection du climat

En juin 2023, les électeurs ont approuvé à une large majorité la loi sur la protection du climat. Celle-ci stipule que la Suisse doit atteindre l’objectif net zéro d’ici 2050. Le Conseil fédéral a mis en consultation l’ordonnance d’application de la loi. Caritas Suisse critique le fait que le mécanisme des compensations à l’étranger continue de se voir accorder un rôle trop important.

Il y a quelques jours, l’administration fédérale a publié les données les plus récentes de l’empreinte climatique suisse. On voit que les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse ont légèrement baissé en 2022, mais que cela est principalement dû à un hiver doux et donc à des émissions plus faibles des chauffages au gaz et au mazout. Dans le secteur des transports, responsable d’environ un tiers de notre empreinte carbone, les émissions sont restées pratiquement identiques à celles de l’année précédente. Il serait nécessaire que les émissions baissent fortement dans tous les secteurs. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’atteindre d’ici 2050 l’objectif selon lequel la Suisse ne rejette pas dans l’atmosphère plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en économise grâce à des puits de carbone naturels ou technologiques.

La Suisse reporte sa responsabilité à l’étranger

Avec l’ordonnance sur la protection du climat actuellement en consultation, le Conseil fédéral veut justement mettre en œuvre cet objectif net zéro. Il y a toutefois encore un potentiel d’amélioration, comme le constate Caritas Suisse dans sa prise de position. L’organisation critique en particulier le fait que le Conseil fédéral veuille se réserver l’option d’utiliser, même en 2050, des certificats climatiques issus de projets étrangers afin d’arriver à un solde net nul. Ainsi, les projets de protection du climat à l’étranger continueront d’être pris en compte dans les objectifs climatiques suisses.

Caritas Suisse a commandé en 2023 une étude qui analyse un projet de compensation de la Suisse au Pérou. L’étude montre que le mécanisme de compensation soulève un certain nombre de questions. Caritas critique en particulier le fait qu’avec ce mécanisme, la Suisse reporte sa responsabilité à l’étranger au lieu de prendre des mesures efficaces de protection du climat en Suisse et de réduire les émissions dans notre pays. Avec les projets étrangers, elle s’appuie sur des mesures de réduction simples prises par les pays plus pauvres. On peut se demander si les mesures ont réellement une utilité supplémentaire pour le climat et si elles remplissent donc le critère de ce que l’on appelle l’additionnalité.

Le mécanisme de compensation est une impasse

D’ici 2050, il n’y aura plus de marché pour l’échange de certificats internationaux de réduction, puisque tous les pays devront avoir déjà réduit leurs émissions réductibles. En ce sens, le mécanisme de compensation est une impasse dont il faut sortir au plus vite. Caritas Suisse demande que les jalons soient posés en ce sens dans l’ordonnance sur la protection du climat.

Plus d'informations

Photo de couverture: Bauer bei der Feldarbeit im Tschad: Menschen in Ländern des Globalen Südens verursachen so gut wie keine klimaschädlichen Emissionen, aber leiden am stärksten unter Hitze, Dürre und anderen Folgen des Klimawandels. © Simon Huber